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maxhuber49

Favorisez les abeilles sauvages dans votre jardin!

Comme l’abeille domestique (Apis mellifera), les abeilles sauvages déclinent1 . En Suisse, on compte environ 600 espèces d’abeilles2 , mais une seule est mellifère. Les abeilles sauvages sont de bien meilleures pollinisatrices3 , 70% vivent dans la terre ou dans le sable (psammophiles), le reste logeant dans des trous dans le bois ou dans les anfractuosités des pierres.


Les abeilles sauvages (ou abeilles solitaires) ne font pas de miel et ne piquent quasiment pas. Contrairement à l’abeille domestique, chaque femelle construit seule son nid avec plusieurs loges (cellules d’élevage); le plus souvent les abeilles sauvages ne voient pas la nouvelle génération car une fois les œufs pondus elles disparaissent, les larves continuant seules leur développement.



Abeille sauvage
Abeille sauvage à Genève

Les abeilles sauvages participent majoritairement à la pollinisation des plantes sauvages et cultivées, alors que les abeilles domestiques ne participent qu’à 15% de la pollinisation mondiale de nos cultures4 . Une des explications serait que l’abeille domestique mélange du nectar au pollen pour le fixer dans les corbeilles de ses pattes arrière.


Ainsi ce pollen humide a du mal à se redéposer sur le pistil de la prochaine fleur, ce qui est par conséquent peu efficace pour la fécondation de celle-ci. Par contre, les abeilles sauvages possèdent un plus grand nombre des poils branchus, fixant ainsi mieux les grains de pollen sec et permettant de ce fait une meilleure pollinisation.


Comment expliquer le déclin des abeilles ?


La raréfaction des habitats (tas de bois, friches) et de la nourriture (fleurs des champs) en sont les principales causes. Les abeilles sauvages ou solitaires caractérisées par une faible mobilité sont souvent inféodées à une ou deux espèces de fleurs et la disparition de l’une entraîne la disparition de l’autre. L’utilisation d’une agriculture intensive, l’emploi massif de produits chimiques tels que les fongicides, les désherbants et autres intrants, ainsi que l’utilisation des produits systémiques ont également un impact sur le déclin de ces hyménoptères.



Par ailleurs, le dérèglement climatique crée un décalage croissant entre la période de floraison des plantes et la période d’activité des abeilles. A ceci s’ajoutent de nouveaux phénomènes comme la transmission aux abeilles sauvages de maladies propres à Apis mellifera (due à une cohabitation trop proche) ainsi que, semble-t-il, l’accroissement du CO2 qui diminue la perception des parfums des fleurs par les abeilles.


Que pouvons-nous faire à notre échelle et dans notre jardin?


Conserver et créer des habitats pour les abeilles sauvages Il est vivement conseillé de laisser des surfaces non fauchées, un petit coin en friche avec, si possible, du bois mort, des déchets de coupes de branchages et de conserver ou planter des haies de saules marsaults et de noisetiers parce qu’elles fleurissent plus tôt.


Les abeilles sauvages recherchent également des terrains pauvres en végétation voir totalement nus, des tas des pierres, des surfaces non fauchées et des coquilles d’escargots vides. Veillez à maintenir des espaces de terre nue, des petites étendues de sable, de faire des joints de dalles en sable à la place du béton et de minimiser les surfaces imperméables.


L’idéal serait de créer un hôtel à abeilles (nichoir); on peut installer des nichoirs toute l’année, mais le meilleur moment est le début du printemps. Il doit se trouver sur un emplacement ensoleillé orienté sud-sud-est, à l’abri de vent et de la pluie, à une hauteur de 30  cm à 2 m du sol. Le matériel de remplissage est constitué par des tiges creuses comme du bambou, du catalpa ainsi que par des tiges à moelle tendre de type ronce ou hortensia.


Augmenter l’offre en nourriture


Privilégiez les plantes indigènes en évitant les F1, les hybrides, les fleurs doubles, ainsi que les plantes exotiques. En effet les pétales des plantes modifiées (hybrides et fleurs doubles) sont tellement compacts que l’accès aux insectes pollinisateurs, et donc aux abeilles, devient quasi impossible. Choisissez des plantes mellifères (une liste se trouve sur le site). En cette période pré-printanière, il est important de planter ou d’installer des plantes à floraison précoce telles que primevères, perce-neige, bruyères, crocus, hellébores, muscaris etc. Pensez à diversifier les espèces et les périodes de floraison.


Vous pouvez également prévoir un point d’eau peu profond avec un accès en pente douce, à la rigueur, mettre des petits monticules de graviers émergeant de la surface, pour éviter que les abeilles se noient.


Améliorer les conditions de vie


Le plus important est de bannir l’emploi des produits chimiques ou d’utiliser des produits naturels. En outre il faut privilégier le fauchage ou la tondeuse manuelle, faire des tontes espacées dans le temps et attendre que les fleurs sauvages soient fanées. On peut aussi ajuster la hauteur de coupe à 10 cm au minimum et commencer à tondre par le milieu de la surface en se dirigeant vers les bords, ce qui permettra à la faune de fuir et de se cacher plus facilement.



On utilisera de manière modérée le «Kärcher», la souffleuse ou tous autres engins qui détruisent ou bouchent les entrées et les galeries souterraines des abeilles sauvages. La prise en compte de ces principes simples à réaliser permettra de préserver et de favoriser les abeilles sauvages. En contrepartie, votre jardin bénéficiera d’une meilleure pollinisation donc de plus de fleurs et de fruits, sans compter le plaisir de la découverte du monde fascinant des abeilles sauvages. On protège mieux ce que l’on connaît... 


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